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L'Enfant du volcan

Léo Marin, Ghyslène Marin

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    22 février 2023

    De l'arrachement à l'attachement

    Ce premier roman émouvant écrit à quatre mains par une mère et son fils, met en scène dans les années soixante la rencontre entre Ernestine et Hector, couple d'une cinquantaine d'années qui tient une épicerie dans un petit bourg du sud de la France avec Mila, Réunionnaise d'une dizaine d'années, déportée malgré elle dans cette zone rurale et placée dans un orphelinat du village dans l'attente d'être adoptée, ce qu'elle ne souhaite pas. De cette improbable rencontre nait un magnifique apprivoisement mutuel entre cette petite qui navigue de l'orphelinat à l'épicerie et ce couple pas comme les autres, un peu cabossé, qui l'accueille chaque jour, comme une adoption mutuelle, alors que tout les oppose si ce ne leurs douleurs intérieures et leurs manques qu'ils comblent ainsi en se liant. Ce roman aux situations inattendues et aux personnages attachants rend sensible le scandale des enfants réunionnais déportés en métropole entre 1962 et 1984.


  • Conseillé par
    13 février 2023

    Dans un village de la Creuse, Ernestine, à la veille de la guerre épouse contre son gré, Hector un homme bourru et renfermé. Contre toute attente, le couple va plutôt bien et vieillit sans enfant. Il tient l'épicerie du village de Saint-Avre. Devenus âgés, Ernestine et Hector voient arriver dans leur village des jeunes gens des îles, orphelins ou de familles pauvres, arrachés à leur lieu de vie, à leurs amis pour venir repeupler les villes de métropole dont la démographie chute.

    "Jusqu'à une certaine date, les transferts concernèrent les enfants orphelins, délaissés ou délinquants. On les débarquait sur le tarmac parisien, sans souci de leur habillement inadapté, de la fatigue occasionnée par le vol, des inquiétudes qui se lisaient sur les visages, sans souci des pleurs, des questions, sans souci de leur faim, de leur soif, de leurs bagages qui se perdaient, sans souci des ordres qu'ils peinaient à comprendre." (p.66)

    Sur une pratique odieuse et lamentable qui eut cours de 1962 à 1984 -mais comment, en haut lieu, certains ont pu penser que des enfants déracinés de force pourraient s'épanouir ?-, Ghyslène Marin qui fut l'une de ces enfants, construit avec son fils Léo un roman certes riche et fort, mais un peu long, qui ne m'a pas totalement convaincu. Et pourtant le thème m'intéresse particulièrement : les enfants déplacés, arrachés à leur lieu de naissance, auxquels on va demander de changer d'environnement, d'amis, d'habitudes, qui quittent le soleil et la chaleur pour le froid, qui subissent racisme, délit de faciès par les bons Français de souche comme disent certains -expression nullissime qui ne veut rien dire, mais rapporte des voix aux élections- comme si les élever en métropole était forcément une chance pour eux.

    Je m'ennuie un peu dans ce roman, c'est la forme qui ne me sied point, plus que le fond. J'aurais tant aimé l'aimer...

    Bref, un roman pas pour moi, mais aucun doute sur le fait qu'il trouvera du public, le plus large possible.