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Personne ne disparaît

Catherine Lacey

Actes Sud

  • 30 octobre 2016

    Elyria a quitté "sa vie" du jour au lendemain. Sans prévenir. Elle a laissé à New York son mari, direction la Nouvelle-Zélande suite à une vague invitation... C'est cette fuite, cette envie de disparition que l'on suit dans une sorte de roadtrip introspectif, dans un pays désertique. Les souvenirs d'Elyria reviennent par bribes : il y a la triste fin de sa soeur jumelle, suicidée ; la douloureuse histoire avec sa mère alcoolique ; le "vide" qu'elle entretient avec son mari professeur... Il y a aussi son escapade : l'autostop, les rencontres... Pourquoi est-elle partie ? Pour tout cela ? Pour rien du tout ? Une chose est sûre, Elyria semble préférer la solitude... Ou peut-être n'est-elle simplement pas faite pour la compagnie ? On peut disparaître pour les autres, mais peut-on disparaître pour soi-même ? C'est une toute autre histoire...


  • Conseillé par
    8 mars 2016

    Elyria, une trentenaire Américaine, quitte son travail, son mari du jour au lendemain sans prévenir quiconque et s’envole pour la Nouvelle-Zélande. Un peu avant lors d'une soirée, elle a juste échangé quelques mots avec un écrivain un peu bourru lui ayant dit que si un jour elle se rendait dans ce pays, il avait une chambre dans sa ferme pour la loger. C'est sur la base de cette formule polie mais avec l’adresse qu’Elyria a tout quitté. Arrivée sur place alors que tout le monde lui déconseille de faire du stop, elle utilise ce moyen pour traverser le pays. Au gré de ses rencontres, des imprévus, elle ne cesse de s’interroger et de se questionner sur elle-même : « Ce que je voulais dire c'est que j'avais conscience qu'il faudrait que je fasse quelque chose que je ne savais pas faire, c'est-à-dire partir comme une adulte, comme une grande personne, énoncer le problème, remplir les papiers, faire tous ces trucs d'adultes mais je ne savais aussi que ce n'était pas tout le problème, que je ne voulais pas seulement divorcer de mon mari, mais divorcer de tout, de ma propre histoire ; j'étais poussée par des courants, par des choses invisibles, souvenirs et inventions et peurs tourbillonnant ensemble - c'était le genre de truc que tu ne comprends que des années plus tard, pas le genre de truc que tu peux expliquer à une quasi étrangère dans un placard à balai alors que t'es un peu près saoule, que tu ignores à peu près où tu es et ce que tu fais là, ou pourquoi certaines personnes reconnaissent l'odeur des secrets. »
    Sa relation avec sa sœur adoptive, son couple avec son mari professeur universitaire en mathématiques, sa mère fantasque et portée sur la boisson : petit à petit, sa vie se dessine.

    Pour un premier roman, Catherine Lacey n’a pas choisi la facilité et elle s’en sort très, très bien. Avec une écriture originale, souvent pétillante, un sens de la formulation qui émoustille l’esprit, ce qui aurait pu vite devenir pathétique ou lassant est souvent drôle ou nous touche. Alors oui, Elyria marche au bord du précipice, regarde au fond mais essaie de se démêler avec elle-même. Plus qu’attachante, elle est fragile, complexe, décalée et si proche de nous finalement.
    Même si les dernières pages ne sont pas parfaites, il s'agit d'un premier roman à ne pas manquer !


  • Conseillé par
    21 février 2016

    Partir pour se retrouver

    Un matin à New York, une jeune femme attend que son mari parte travailler pour quitter discrètement l’appartement conjugal. Et elle s’envole pour la Nouvelle Zélande. Là-bas, dans un coin perdu, vit un vieil écrivain. Elle l’a croisée un jour de signature, dans une librairie. Ils avaient été présentés. L’écrivain lui a dit qu’il pourrait la loger s’il lui prenait l’envie de faire le voyage. Alors elle y va.

    On peut se demander ce qui conduit une jeune femme à quitter son mari. Elle-même se demande ce qui l’a poussée à se marier. Catherine Lacey signe ici un premier roman d’une construction remarquable. Alors que la narratrice se lance dans un road-movie un peu erratique, en autostop à travers des paysages à peu près déserts et infinis, des bribes de son passé lui reviennent en mémoire, à rebours.

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