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Conseils de lecture

25,00
Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2019

Dans ce livre dense et complexe, autant par sa narration à plusieurs voix, par ses allers-retours entre passé et présent, que par le choix du sujet, Joyce Carol Oates raconte ce qui ressemble à un fait divers. Un militant "pro-vie", Luther Dunphy, abat devant sa clinique un médecin pro-avortement, Gus Voorhees. Il est ensuite jugé et exécuté, laissant deux familles déchirées par le deuil et l’envie de vengeance. L’Amérique est aujourd’hui encore profondément divisée par le thème de l’avortement et l’auteur réussit à traiter le sujet sans tomber dans l’écueil du parti pris, même si on devine où va sa préférence. Elle fait montre d’une humanité bouleversante sans jamais tomber dans le pathos. Aucun des protagonistes ne suscite d’emblée la sympathie, il faut rentrer dans son histoire personnelle pour tâcher de le comprendre. Au-delà du thème principal, Joyce Carol Oates enrichit son récit en abordant de multiples thèmes secondaires : l’impossible choix entre ce qu’on pense être une mission et sa vie personnelle, la douleur et la difficulté d’être laid, le besoin de reconnaissance des enfants vis-à-vis de leurs parents, le rejet de la maternité, le deuil, les relations entre frères et soeurs... Qui sont les martyrs américains dont elle parle ? Sans doute tous ceux qui sont évoqués dans une société divisée, retranchée derrière ses a priori : enfants qui ne verront pas le jour, médecins assassinés pour permettre aux femmes de disposer librement de leur corps, condamnés exécutés dans des conditions atroces. La plume aiguisée et alerte de Joyce Carol Oates fait alterner les narrateurs invisibles et à la première personne, précipitant le lecteur dans une multitude de points de vue, le déstabilisant, le poussant à réfléchir, jusqu’à une conclusion inattendue et belle. On ne voit pas passer les quelque 850 pages de ce roman, qui est, de bout en bout, un appel à la tolérance et au respect d’autrui.
Emmanuelle, lectrice de la rentrée littéraire


Sabine Wespieser Éditeur

21,00
Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2019

Maryam est une lycéenne nigériane, enlevée par la secte de Boko Haram. Récit du rapt, du voyage dans la jungle, de l’arrivée dans le camp, des mauvais traitements et des viols, du mariage forcé et de la naissance de sa fille Babby. Mais Maryam n’abandonne pas et réussit à s’enfuir avec son bébé. Son retour auprès de sa famille ne sera pas tel qu’elle l’attendait. Pour eux, elle est souillée. Seules sa foi dans la vie et sa force permettront à cette battante de renaître.
Edna O’Brien signe un roman haletant et poignant ; ce très grand écrivain de 88 ans est allé au Nigeria pour enquêter et rencontrer les jeunes filles qui ont réussi à s’en sortir. Nous sommes emportés dans cette terrible épopée à la fois atroce et magnifique, car Maryam ne plie pas et rebondit après chaque épreuve, grâce à sa soif de vivre. On en sort bouleversé et muet. Une mention spéciale aux traducteurs de talent : Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat.
Michèle, lectrice de la rentrée littéraire


20,00
Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2019

Superbe titre à double sens. Au cœur du roman, un violon brisé et la vie brisée d’un enfant de onze ans, Rei. Cet enfant est définitivement séparé de son père You, arrêté par la police militaire japonaise en 1938, début de la guerre sino-japonaise. Le roman est composé de quatre parties, comme les quatre mouvements d’une sonate, relatant quatre étapes cruciales de la vie de Rei. Adopté par un ami français de son père, il devient luthier avec un désir vital de reconstruire le violon de son père détruit par un des militaires lors de l’arrestation. Plus de soixante ans après le drame, il retourne au Japon à deux reprises pour retrouver des personnes plus ou moins concernées par ce drame ce qui lui permettra de recueillir des détails sur l’arrestation de son père et de trouver un peu d’apaisement. Le mal (guerre, soupçons, anti-communisme …) et le bien (le lieutenant, la musique…) se côtoient dans ce magnifique roman.
Simone, lectrice de la rentrée littéraire


22,00
Conseillé par (Libraire)
29 octobre 2019

Depuis la mort de sa mère, Jane, 21 ans, recherche désespérément son père qui les a abandonnées peu après sa naissance. Dans une société qui se détraque et un monde qui part en vrille, courir après le fantôme d’un musicien ne se révèle pas si facile…
Un roman fort, cynique et douloureux, qui se débat sur les sentiments d’abandon, de culpabilité, de solitude et de fuite du monde. Sur un fond d’apocalypse digitale et de folie sociétale, Jane nous rappelle que malgré la rébellion et la colère, chacun cherche sa place et ses origines. "Personne n’a parlé. Je suis un secret. Une faute. Un regret."
Tiphaine, lectrice de la rentrée littéraire


17,00
Conseillé par (Libraire)
29 octobre 2019

On est plongé dans une nature sauvage. On sent les odeurs, on voit les couleurs et on apprend tout sur les cerfs. Ce roman pose la question du partage de territoire entre l’homme et l’animal. L’O.N.F. et le clan des chasseurs revendiquent la régulation des cerfs pour éviter leur prolifération qui engendre la destruction des forêts. Aussi, cette tuerie permet à l’homme de manger leur viande et d’afficher des trophées. Le chasseur veut toujours dominer l’animal, sans état d’âme. D’autres, comme l’auteur, avec leur sensibilité, leur compassion, aimeraient que
cesse ce carnage. Que faire ? Qui a la bonne réponse ?
J’ai beaucoup aimé ce livre qui invite à réfléchir sur ce sujet.
Joëlle, lectrice de la rentrée littéraire