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Angélique Villeneuve, auteur de l'inédit Initiales 2016

Fin 2016, Angélique Villeneuve,......

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14,00

« Une nuit, ton fils s'est tué dans sa chambre, au premier étage de votre maison. Au matin à huit heures, avec son père tu Tas trouvé.
Depuis, à voix basse, tu lui parles. Tu lui demandes s'il se souvient.
La mer étale à huit heures du soir, les talus hérissés d'iris, les pierres de la cour tièdes sous la peau du pied, les filles dont les yeux sourient, toutes les choses belles et la lande silencieuse.
Tu espères tant qu'il est parti gonflé d'elles. Mais comme tu n'es pas sûre qu'en aide, en ailes, ces choses lui soient venues cette nuit-là, tu les lui donnes par la pensée, la respiration, le murmure. »
Avec une sensibilité vibrante, lumineuse et poétique, Angélique Villeneuve dit l'après : comment exister sans celui dont on respecte silencieusement le choix d'être parti ? Quelle place trouver parmi les vivants et comment leur dire, à travers ce livre, toute la beauté du monde ?


Georgette a perdu son doudou… mais la vie continue !

Georgette se promène dans les bois. Ça sent bon la terre, la pluie, les champignons. Elle installe son doudou sur un lit de feuilles. Elle admire les belles couleurs de la forêt… Mais le soir, au coucher, il lui manque soudain quelque chose : elle a oublié son doudou ! Là-bas, tout seul sous le grand noir du ciel ! Et le lendemain, de retour sur les lieux, impossible de le retrouver. Courageuse et volontaire, Georgette s’entête. Elle cherche l’odeur perdue du dodo, dans ce grand dehors. Et elle réussit : elle ramènera chez elle un petit loup gris, un vrai, bien vivant, mariant la douceur du dedans… à l’odeur du dehors.


15,20

« Ils n'avaient jamais eu et ne voudraient jamais, lui hurlèrent-ils à la figure, ni d'un père, ni d'une mère. Et d'elle certainement pas, avec son gros corps lourd, son air de vache, sa cervelle piétinée. Ils oublièrent ce qu'ils étaient avant, un seul corps à eux trois. Ils devinrent comme des animaux et elle, dans le terrier, après l'effondrement, n'eut d'autre solution que de se dessiner, lentement, un espace humain où se tenir debout. Elle le trouva dans le geste. Elle le trouva dans le linge, dans l'éponge, dans l'évier. Mais elle le trouva, et elle se tint debout. »

Dans une maison modeste et peuplée des fantômes du passé, une femme vit sous le joug d'enfants devenus grands. Qui sont ce Garçon, cette Fille, qui s'acharnent sur elle ? Quel drame s'est noué derrière ces murs ordinaires pour que tous trois en soient arrivés là ?

Les souvenirs remontent. Ceux d'un temps où l'amour, la tendresse, avaient aussi leur place. Alors cette femme sans nom, dont l'existence n'est qu'apparente oppression, invente un territoire d'une bouleversante humanité et trace au fil des pages le chemin de la résilience.

Dévoilant peu à peu les origines du drame, Angélique Villeneuve s'attache à l'intime, d'une écriture au ras du corps, parcourue de soudaines lumières.

Angélique Villeneuve, qui a vécu en Suède et en Inde, est née en 1965 à Paris où elle habite aujourd'hui.


« Je monte. Il est l'heure. La bibliothécaire, assise derrière son bureau, règne sur la pièce déserte. Le moment est venu de lui expliquer la raison de ma présence ici, car la bibliothèque de neurosciences Jean Martin Charcot n'est pas une salle de lecture comme les autres. Ouverte aux étudiants de troisième cycle, aux médecins, aux chercheurs, aux praticiens hospitaliers et paramédicaux. À moi aussi, paraît-il, mais sur demande motivée. La veille au téléphone, j'ai menti à cette femme, ne pouvant me résoudre à avouer quelle sorte de quête était la mienne, sur quelles traces je me penchais. Sur quelles traces n'est pas vraiment l'expression appropriée, elle évoque un enquêteur, et un enquêteur n'a pas peur. Un enquêteur cherche la vérité, quand je ne suis pas certaine de désirer autre chose que l'apaisement de celle qui attend dans ma poche, dans le papier kraft. »   Fleuriste dans une station balnéaire, Dominique a l'impression de passer à côté de son existence. À l'aube de la cinquantaine, elle hérite de souvenirs de famille, dont le troublant portrait d'une aïeule inconnue d'elle : Léontine. Le cliché, signé Albert Londe, photographe jadis associé au professeur Charcot à la Salpêtrière, la représente en pleine phase hystérique. Se plongeant dans les archives du célèbre hôpital, Dominique va en découvrir davantage sur cette lointaine parente, sur les siens... et enfin sur elle-même.


Octobre 1918. La guerre s'achève. Toussaint rentre chez lui. Il va retrouver Jeanne, sa femme, et la petite fille qu'il n'a pas vue grandir. Mais ce n'est pas du fond des tranchées qu'il revient, c'est de l'hôpital du Val-de-Grâce, service des gueules cassées.

Pour Jeanne, ouvrière fleuriste, ce retour signifie le début d'un nouveau combat. Si pendant quatre ans elle a su affronter l'absence, la peur et les privations, le silence de l'homme qu'elle aime et le bandeau que nuit et jour il garde sur le visage seront des ennemis autrement plus cruels.

Le chemin qu'ils vont parcourir tous deux, ensemble et séparément, Angélique Villeneuve le livre ici avec pudeur, cherchant l'éblouissement dans l'ombre et les fleurs dans l'hiver.

« Elle voudrait pouvoir approcher Toussaint, lever vers lui un visage clair, elle voudrait n'avoir qu'un seul sentiment et ne rien inventer, et puis voilà que tout s'embrouille, rien n'est comme elle a prévu et elle n'a rien prévu, pas voulu y penser, pas pu croire qu'un jour ça allait vraiment arriver. »

Angélique Villeneuve, qui a vécu en Suède et en Inde, est née en 1965 à Paris où elle habite aujourd'hui.

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